lundi 3 juin 2013

Vente aux enchères


Près d'une cinquantaine de lots de la vente Audap & Mirabaud d'autographes et manuscrits, livres anciens et modernes du lundi 17 juin à Drouot intéresseront les gidiens. Citons notamment :


Lot 26
GIDE André. Ménalque (fragment). Manuscrit autographe signé. (Paris), vers 1895 ; 18 pages gr. in-4 sur papier fin grisâtre.
PRÉCIEUX MANUSCRIT D’UNE ŒUVRE DE LA JEUNESSE D’ANDRÉ GIDE.
Elle paraîtra d’abord dans le numéro de janvier de la revue L’Ermitage avant d’être incorporée dans Les Nourritures terrestres (livre IV).
Il y a d’assez nombreuses ratures et des lignes supprimées que l’on parvient à lire encore.

Estimation : 5000/6000€

Lot 34
GIDE André. [Journal]. Automne 1889 - 24 novembre 1928. Dactylographie originale sur papier pelure de couleur avec corrections autographes à l’encre ou au crayon. Sans date ; in-4 (275 x 205 mm) de [206] feuillets de papier extra-fin rose, blanc, jonquille dactylographiés d’un seul côté, reliure ancienne demi-maroquin rouge à coins, dos à nerfs, tête dorée, non rogné (Semet & Plumelle).
DACTYLOGRAPHIE ORIGINALE DU “ JOURNAL ” DE GIDE COMPORTANT DE NOMBREUSES CORRECTIONS DE SA MAIN à l’encre et au crayon.
Ce tapuscrit est constitué de neuf parties à paginations particulières :
1.?Automne 1889 - 15 mai 1892. Pages 1-24. Papier rose.
2.?Novembre 1892 - juillet 1895. Pages 1-28 plus 11 bis. Papier rose.
3.?5 janvier 1902 - 9 février 1902. Pages 1-36. Papier blanc. Transposition des pages 5-13 entre les pages 20-21.
4.?Fin février 1902 - septembre 1903. Pages 1-13. Papier blanc.
5.?17 mars 1904 - juillet 1905. Pages 1-7 plus une (8 sept. 1904). Papier blanc.
6.?(3 mai 1904). Pages 2-4. Papier blanc.
7.?6 février 1907 - 18 juillet 1927. Pages 1-24 plus 9 bis. Papier rose.
8.?Août 1927 - 2 janvier 1928. Pages 1-34. Papier jonquille.
9. 3 janvier 1928 - 24 novembre 1928. Pages 1-34. Papier rose.
De très nombreuses pages portent des corrections mineures : coquilles, orthographe, etc. tandis que 46 autres contiennent des ajouts, des retraits et des modifications diverses de la main de l’auteur. Des passages sont supprimés d’une croix au crayon gras bleu ou à l’encre mais ils demeurent lisibles, d’autres sont renvoyés d’un chapitre à l’autre et il y a des indications de calibrage d’un prote (romain corps 8, etc) attestant que le tapuscrit a été envoyé à l’imprimeur.
Il est probable que, entre cette version et le texte final imprimé pour la première fois (Journal, 1889-1939, Gallimard 1939), il existe des variantes qu’elle permettra de relever.
Seuls des fragments du Journal avaient été imprimés à très petits nombre (7 ex., 13 ex., …).

Lot 35
GIDE André. Carte autographe signée à “ Mon cher Michel ” [Allégret ?].
La Souco, 14 février 1930 ; une page in-12 au verso d’une carte postale de Roquebrune (A.-M.).
Il est flatté de la demande qu’il a reçue. “ À mon retour à Paris je regarderai s’il reste encore un exemplaire d’Un esprit non prévenu ” mais il craint que le livre ne soit épuisé. “ Ah ! que je voudrais avoir pu m’embarquer avec les Chadourne et vous rejoindre.
Ce sera pour l’an prochain… ”.
Les Bussy dont il est l’hôte le chargent d’affectueux messages.
Joints du même :
INSCRIPTION AUTOGRAPHE sur une feuille de papier du Japon : “ Dans tout l’azur, rien que ce qu’il fallait de blanc pour une voile - de vert pour une ombre dans l’eau. André Gide ”.
UNE PAGE AUTOGRAPHE très raturée (tirée du Journal ?) : “ J’éprouvai souvent, en écrivant ces mémoires, combien il m’est plus aisé de peindre le mal que le bien – ou si l’on veut le laid que le beau de ma figure… ”.

Lot 57
LÉAUTAUD Paul.
Lettre autographe signée (à un responsable des Cahiers André Gide). Paris, 28 juin 1952 ; une page in-8.
Il décline la proposition qui lui est faite de collaborer aux Cahiers André Gide : “ Je n’ai pas un mot à ajouter au peu que j’ai écrit sur lui ” ; et le reste de la lettre développe les réticences qu’il a vis-à-vis de l’écrivain.

Lot 63
LOUŸS Pierre. Sappho [Poème autographe, huit tercets sur 1 page ½] suivi d’une lettre autographe signée P.L. à André Gide (2 pages ½). S.l.n.d. ; ens. 4 pages in-8 sur papier quadrillé.
Le poème, intitulé Sappho sur le promontoire de Leucade. Sapphique, commence ainsi : “ Ô mer ! mer triomphante et bouleversée // Toi qui m’exaspérais au temps d’autrefois… ” et se termine ainsi : “ Si je ne peux plus voir les yeux adorés // Si j’ai fini d’aimer j’ai fini de vivre // Viens rouler sur mon corps, ô mer toujours ivre // Tes flots effarés ! ”.
Dans la lettre à André Gide qui suit Louÿs analyse le poème en technicien du vers puis il passe à Madame Bovary : “ …Je t’en ai dit du mal parce que tu vibres d’un demi-ton au-dessus de moi… C’est égal je ne digère pas encore les dix premières pages ”. Son frère lui a rapporté d’Angleterre un très bel exemplaire de Shelley. “ Je le dévore ”.
Il a lu les trois derniers actes de Ruy Blas : “ Ah ! que c’est bien aussi ! ”.
Il termine : “ Je t’ai écrit il y a huit jours six longues pages d’injures au sujet de Victor Hugo. Et puis, découragé, j’ai remis la lettre dans mon tiroir… ”.

Lot 196
GIDE André.
Les Nourritures terrestres. Paris, Mercure de France, 1897 ; in-12, reliure janséniste ancienne maroquin vert, dos à quatre nerfs (passé), doublures de maroquin vert émeraude serties d’un filet doré, gardes de soie noire brochée à motifs verts, tranches dorées sur témoins, couverture et dos (Ch. Septier).
Édition originale, dédiée à Maurice Quillot. – UN DES 12 EXEMPLAIRES SUR PAPIER VERGÉ DE HOLLANDE (n° 10). – On a fixé face au titre un portrait de Gide jeune légèrement chargé : dessin original à la mine de plomb (50 x 45 mm).
JOINT UNE LETTRE AUTOGRAPHE SIGNÉE D’ANDRÉ GIDE ET DEUX AUTRES DE PIERRE LOUŸS.
1.?“ Je crois que, sans grand travail, vous pourriez glaner ces citations dans le recueil de Morceaux choisis que j’ai fait paraître chez Gallimard. Sur le point de partir pour un lointain voyage… il ne m’est pas facile de procéder moi-même à cette sélection… Quant à la phrase dont vous parlez : Famille je vous hais ” par pitié, si vous la citez, ne la détachez pas de son contexte… ” (Paris, 1er janvier 1938 ; 2 pages in-8).
2.?Deux longues lettres de Pierre Louÿs à son frère Georges. A. “ …Gide est venu me voir hier. Nous avons passé la soirée ensemble de 3 h à 9 h d’une façon macabre et follement gaie… Ce n’est pas du tout pour sa maladie nerveuse qu’il a été réformé.
Le pauvre garçon est tuberculeux. Quand il m’a appris cela, j’ai répondu naturellement : Moi aussi et depuis longtemps. Alors il a été pris d’un accès de fou-rire qui m’a gagné tout de suite et qui ne nous a pas quitté… ”.
Il donne des nouvelles de sa santé, évoque des compagnons de caserne. B. “ Quant à Gide… il n’a comme moi qu’une maladie latente et si il a été réformé, c’est qu’il s’était fait précéder à Nancy par un rapport exagéré à dessein, de son médecin ”. Louÿs révèle à son frère qu’il se sait malade depuis l’âge de quinze ans et qu’il s’attendait à ce que sa vie soit très courte. “ Je n’ai désiré qu’une chose… réaliser le plus tôt possible ces rêves dont tu me parles… ” (Abbeville, 10 décembre ; 8 pp. in-8 ; Caserne, mardi, 4 pp. in-8).
De la bibliothèque Paul Voûte, d’Amsterdam (cat., Paris, 1938, n° 342).
Estimation : 1000€



Signalons encore plusieurs lettres de Gide à Eugène Rouart (lot 27 et lot 31), à Jacques des Gachons (lot 28), à Maurice Barrès (lot 29), à Eugène Montfort (?) (lot 30),  à Félicien Challaye (lot 33), à Maurice Sachs (lot 36), à Louis Cognet (lot 37), à Marcel Achard (lot 38)... ainsi que des lettres à Gide signées Simenon (lot 84), Albert Thibaudet (lot 87). Sans oublier quelques dizaines de belles éditions originales dont plusieurs avec envoi autographe.

Vente aux enchères du Lundi 17 juin 2013 à 14h
Autographes et Manuscrits, Livres Anciens et Modernes
Drouot Richelieu - Salle 11 - 9, rue Drouot - 75009 Paris
Exposition : samedi 15 juin de 11h à 18h
et lundi 17 juin de 11h à 12h


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