mercredi 12 décembre 2012

Cahiers Francis Jammes n°1


Aujourd'hui mercredi 12 décembre paraît le premier volume des nouveaux Cahiers Francis Jammes qui s'ajoutent désormais aux bulletins publiés par l'Association Francis Jammes. Nous ne pouvions pas ne pas souhaiter bon vent à ce nouveau vaisseau, d'autant que de nombreux gidiens sont à bord... Pour ce premier numéro on retrouvera par exemple des contributions de Pierre Lachasse, Stéphanie Bertrand et bien sûr celle de Vincent Gogibu qui s'intéresse à "Francis Jammes, André Gide et la NRF (1909-1914)".

 Cahiers Francis Jammes 1
Association Francis Jammes, 2012
190 pages, 18€


Extrait de l'avant-propos :

"En trente ans d’existence, l’Association Francis Jammes a fait paraître 54 bulletins. Le dernier en date, célébrant le centenaire des Géorgiques chrétiennes, montre combien les amis du poète sont demeurés attachés à défendre son œuvre auprès d’un public fidèle. Le Cahier, dont voici le premier numéro, n’a pas vocation à remplacer le bulletin ; mais, plus volumineux, plus éclectique, réunissant des études et des documents inédits ou rares, il comble un manque et répond à une attente. Le dernier colloque entièrement consacré à Francis Jammes datant de 1997, il devenait en effet nécessaire de réunir en un lieu, fût-il de papier, amateurs et chercheurs susceptibles, chacun dans leurs domaines et spécialités, d’éclairer davantage l’œuvre du poète et de mieux définir la place qui fut la sienne dans l’histoire de la poésie et de la littérature.
Le titre de ce premier Cahier, « la révolution Francis Jammes (1894-1914) », doit se comprendre à l’aune de cette ambition. 1894 : Le symbolisme triomphe. Francis Jammes a déjà fait paraître, à compte d’auteur et tirées à très-petit nombre, quatre minces plaquettes. Il en a adressé, d’Orthez, quelques exemplaires à des personnalités choisies du monde des lettres parisiennes qui, à leur tour, les font connaître : François Coppée, Stéphane Mallarmé, André Gide, Remy de Gourmont, etc. Il y a dans ces vers à la métrique personnelle, exaltant une vie simple et non exempts, toutefois, d’images audacieuses, un souffle nouveau. Cette poésie, consciemment ou inconsciemment, annonce la crise des valeurs symbolistes qui va éclater deux ans plus tard avec l’avènement du Naturisme, les évolutions des meilleurs écrivains du mouvement de 1886 (Vielé-Griffin, de Régnier, Remy de Gourmont, Gide, etc.) et la naissance d’une génération nouvelle qui reconnaîtra en l’auteur de De l'Angelus de l’Aube à l’Angelus du Soir un maître. C’est en ce sens que l’apparition de Francis Jammes dans le champ littéraire de la fin du XIXe siècle nous paraît s’apparenter – tout en laissant place au débat – à une révolution poétique, se nourrissant de toutes les critiques antérieures adressées aux excès symbolistes et se poursuivant dans les premières années du siècle nouveau qu’elle contribue à définir."

SOMMAIRE
Nicholas NEWMAN : Introduction
Mikaël LUGAN : Avant-propos

ÉTUDES :
- Jean-Louis MEUNIER : De la province vers Paris : Les chemins d'une carrière (Francis Jammes & Georges Rodenbach)
- Bruno FABRE : Francis Jammes et Marcel Schwob : Une affectueuse connivence
- Mikaël LUGAN : L’Éolien et le Magnifique
- Sylvie GAZAGNE : Francis Jammes et Paul Claudel : Deux poétiques de la conversion
- Thân-Van TON-THAT : Marcel Proust lecteur de Francis Jammes : Influences, divergences et mystères
- Pierre LACHASSE : Francis Jammes et les revues de "jeunes" : un compagnon de route indocile
- Shirley W. VINALL : Francis Jammes dans les pages de l'Anthologie-Revue de France et d'Italie
- Vincent GOGIBU : Francis Jammes, André Gide et la NRF (1909-1914) Première partie
- Stéphanie BERTRAND : "Écrire est presque toujours de la littérature" : L'art de la formule dans la correspondance de Francis Jammes
- Patricia IZQUIERDO : "L'influence de Francis Jammes sur quatre poétesses contemporaines (Anna de Noailles, Marguerite Burnat-Provins, Cécile Sauvage, Marie Dauguet)
- Antoine PIANTONI : "Everybody loves Francis Jammes" : La réception de Francis Jammes dans le courant moderniste anglo-américain

DOCUMENTS :
- Bruno FABRE : Choix de lettres échangées entre Francis Jammes et Marcel Schwob
- Christian BUAT : Gourmont ou Jammes ?
- Richard BUXTON : Francis Jammes
- Kensaku KURAKATA : Les traductions japonaises de Francis Jammes

Index
Liste des contributeurs
Actualités de l'association

ILLUSTRATIONS :
- Marc BRUNIER MESTAS : Vignette de couverture et frontispice (linogravures originales)
- LMG [Lolita M'GOUNI] : Dessin
- Huguette LENDEL : "Entre juin et juillet", collage

A commander auprès de :
Maison Chrestia
7 avenue Francis Jammes
64300 ORTHEZ


lundi 10 décembre 2012

Pour l'histoire du Thésée


 Pour l'histoire du Thésée d'André Gide, C. Dhérin et C. Martin,


Céline Dhérin et Claude Martin ont œuvré Pour l'histoire du Thésée d'André Gide en compilant dans le dernier cahier de l'Association des Amis André Gide la genèse, les différents états de ce texte et sa réception*. Un projet de longue haleine et qui aurait dû paraître avant les Romans et récits dans la Pléiade en 2009 comme le laisse entendre la préface. Mais tout de même pas en 1912 comme l'annonce drôlement la justification du tirage !

L'édition Schiffrin du Thésée
1912 est l'année des premiers fragments de la rédaction d'un Thésée par Gide. Mais il y songe au moins depuis l'année précédente selon le Journal. Une lente maturation dont il a le secret suivie d'une rédaction rapide en 1944, alors que Gide est exilé à Alger : « J'ai travaillé et écrit, en mai-juin dernier, dans un état de joie indicible et que je croyais ne plus jamais connaître, un Thésée qui me tenait à cœur depuis longtemps et que j'avais à peu près désespéré de mener à bien. » écrit-il le 22 octobre 1944 à Dorothy Bussy.

Un texte muri plus de trente ans, écrit en six semaines, et qui va connaître des états successifs et plusieurs publications : chez Schiffrin en janvier 46 à New York, dans les Cahiers de la Pléiade en avril 46, et enfin chez Gallimard la même année. Pendant cette période de retouches fin 1945-début 1946, Gide voyage avec Robert Levesque en Egypte. Ils sont rejoints le 27 janvier 1946 par Etiemble, alors professeur à l'Université d'Alexandrie.

Cahiers de la Pléiade, avril 46

Bien des années plus tard, Etiemble se souviendra de ce séjour et comment il a « entièrement récrit » le Thésée que Gide lui avait alors fait lire. Céline Dhérin et Claude Martin démontent assez facilement ces propos tenus sur France Culture en 1993 : Etiemble, qui se proposait d'écrire un article sur Thésée, avait pris en note sur une édition Schiffrin les corrections de Gide pour l'édition Gallimard. Retrouvant dans un dossier, bien des années plus tard, le livre et les annotations de sa main, il « se prend à croire », pour reprendre l'expression bien diplomatique des auteurs, qu'il en est à l'origine...

La présentation sur quatre colonnes du texte du manuscrit Doucet, de l'édition Schiffrin, de celle des Cahiers de la Pléiade, et enfin l'édition définitive de Gallimard, achève de lever le moindre doute : Gide est bien l'auteur de Thésée, et d'ailleurs comment en douter tant il y a là son « drôle », celui de Paludes notamment. Aux aristoloches de l'accouchement impossible qui bordent le chemin du narrateur de Paludes et d'Angèle répondent ici les très viriles asperges de la rencontre entre Thésée et Périgone... « Vers tout ce que Pan, Zeus ou Thétis me présentait de charmant, je bandais » affirme Gide autant que Thésée, qui tenait beaucoup à ce qu'on prit le verbe dans son sens le plus cru.

Alors Thésée, « classique ? baroque ? ou d'une modernité qui suspend le récit entre la transmission orale propre au mythe et la composition poétique ? » s'interrogent Céline Dhérin et Claude Martin. Festival de trouvailles, de formules, les mélanges entre une langue tantôt des plus populaires tantôt des plus classiques et même précieuses donnent tout son sel au récit. Le saugrenu, au sens là encore le plus strict, est le ton qui convenait le mieux au testament gidien.


L'édition de Thésée sur Hollande chez Gallimard (1947) :
 le 27e et dernier titre paru dans la "petite collection bleue"
à la couverture inspirée  de celle du Faust traduit par Nerval

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* En plus de la genèse du texte, de la présentation en quatre colonnes des quatre versions du texte, les auteurs donnent aussi des fragments, les Considérations sur la mythologie grecque, un Monologue de Thésée, un fragment d'Œdipe à Colone, des extraits des entretiens avec Jean Amrouche, et le dossier de presse de Thésée. Pour prolonger cette étude, nous ne saurions trop, comme Céline Dhérin et Claude Martin dans leur conclusion, conseiller aussi la lecture de celle de Daniel DurosayThésée roi. Essai sur le discours politique dans le Thésée de Gide (BAAG, n°106, avril 1995).

mardi 4 décembre 2012

Rendez-vous en décembre



Jusqu'au 30 décembre le Musée Georges Borias à Uzès accueille une exposition de la biennale SUDestampe sur le thème des voyages d'André Gide.  

Jeudi 6 décembre à 16h,  le conservateur Brigitte Chimier propose d'aller plus loin à la découverte de ces voyages en extirpant de l'une des malles du Voyage au Congo des objets qui ont appartenu à Gide lui-même. Entrée: 1,50€, plus d'informations sur le blog du musée.




Vendredi 7 et samedi 8 décembre, le Séminaire Pasquali, qui se tient cette année à Pont-du-Château dans le Puy-de-Dôme, se penche sur Corydon. Le principe : réunir durant deux jours un groupe de chercheurs autour d'une oeuvre représentative de la littérature française du XVIe au XXe siècle. Quatre ou cinq spécialistes de réputation internationale présentent une communication d'une heure, suivie d'une discussion :

7 décembre :
10h - Patrick Pollard : « Corydon : rhétorique et historique »
15h - Pierre Masson : « Corydon, oeuvre littéraire, œuvre gidienne »

8 décembre  :
9h - Jean Bollack : « Littérature et science. Le traité du Corydon » 
14h - Frank Lestringant : « Corydon et son double »



Samedi 8 décembre le Centre d’études et de recherches interdisciplinaires de l’UFR LAC (Lettres, arts, cinéma), équipe Littérature au présent, de l'Université Paris-Diderot organise une journée d'agrégation consacrée aux Faux-monnayeurs de Gide. Au programme :

9h30 : Jean-Michel Wittmann (Université de Lorraine) : «La lutte pour la vie dans l’espace romanesque»
10h : Frédérique Toudoire-Surlapierre (Université de Haute-Alsace) : «Les bons comptes font les bons...»
11h : Alain Schaffner (Université Sorbonne nouvelle-Paris III) : «Le romanesque dans Les Faux-Monnayeurs»
11h30 : Peter Schnyder (Université de Haute-Alsace) : «‘‘Vous pouvez tout raconter, mais à condition de ne jamais dire) : Je.” Gide critique de Proust»

14h : Anne-Sophie Angelo (Université Paris-Diderot) : «Édouard, ou comment donner forme à une réflexion sur le roman»
14h30 : Pierre Masson (Université de Nantes) : «Seuils et frontières dans Les Faux Monnayeurs»
15h30 : Eric Marty (Université Paris-Diderot), «Livre écrit, livre volé, livre différé : perversion et sublimation dans Les Faux Monnayeurs»
16h : Claude Coste (Université Stendhal-Grenoble III), «L’art de la fugue»




Jusqu'au 16 décembre le Musée des Beaux-Arts de Gand met trois de ses collections à l'honneur au travers de l'exposition 3x collection, parmi lesquelles l'ensemble de Théo Van Rysselberghe. Un hommage au peintre né à Gand il y a 150 ans et dont le musée possède un grand nombre de peintures, dessins, œuvres graphiques et livres, regroupés pour la première fois dans une présentation.

Plus d'informations sur le site du Musée des Beaux-Arts de Gand.



Et pour rappel : l'exposition "Du côté de Jacques-Emile Blanche. Un salon à la Belle Epoque" se poursuit jusqu'au 27 janvier 2013 la Fondation Pierre Bergé-Yves Saint Laurent, et l'exposition "Intelligentsia, entre France et Russie, archives inédites du XXe siècle" jusqu'au 11 janvier 2013 à l'École nationale supérieure des Beaux-Arts de Paris.