mardi 31 juillet 2012

BAAG 174/175




BAAG n°174/175
avril-juillet 2012
au sommaire :

André Gide – Arthur Fontaine, Correspondance (1899–1930)
Édition établie, présentée et annotée par Pierre Masson et Jean-Michel Wittmann.

Tim Trzaskalik : « Où est le masque ? » Quelques remarques sur Le Grincheux.
Jef Last : Mon ami André Gide (suite).
Henri Heinemann : Un secret.
Lecture par Bernard Métayer de Victoria Reid, André Gide and Curiosity, Rodopi, Amsterdam, New-York, 2009)






Une bonne moitié de ce nouveau BAAG est donc consacrée à la correspondance entre Gide et Arthur Fontaine, établie, présentée et annotée par Pierre Masson et Jean-Michel Wittmann. Soixante-cinq lettres échangées de 1899 à 1930 :

« Ce haut fonctionnaire à la carrière brillante, avec lequel il a entretenu une correspondance inter­mittente pendant plus de trente ans, aurait pourtant pu rester pour lui ce qu'on appelle une relation, lui qui appartenait à un milieu politique en­core proche du monde des lettres et des arts. À l'inverse de Gide, très tôt engagé dans la carrière littéraire, sans se soucier d'acquérir diplômes ou situation, Arthur Fontaine (1860-1931), son aîné de quelque dix ans, avait fait des études brillantes et tournées vers la vie active. Poly­technicien, ingénieur des Mines, il était entré à l'Office du Travail le 1er octobre 1891 comme chef de la section des statistiques, avant d'en deve­nir sous-directeur en 1894, puis directeur de 1899 à 1920. Nommé prési­dent du Conseil d'administration du Bureau International du Travail en 1919, il devait conserver ce poste jusqu'à sa mort, après avoir apporté une contribution de tout premier plan à la mise en place d'une législation du travail en France. »

Si, comme le montrent Pierre Masson et Jean-Michel Wittmann, ces deux-là se retrouvaient sur les questions sociales et politiques, ils se rejoignaient également dans leurs préoccupations morales ou lorsqu'il était question de littérature, fréquentaient les mêmes milieux artistiques (Fontaine était d'ailleurs l'oncle d'Eugène Rouart)...

Arthur Fontaine était aussi l'appui haut placé chaque fois qu'il s'agissait de venir en aide aux amis (Lacoste, Iehl, Quillot, Rivière...), de régler un problème de droits d'auteurs pour Gide, ou de soutenir et même de dépasser le combat contre les compagnies concessionnaires au retour du Congo. Il sera encore l'intermédiaire lors des premières brouilles entre Gide et Jammes. Pierre Masson, qui travaille à une nouvelle édition revue et augmentée de la Correspondance Gide-Jammes, éclaire d'ailleurs cet aspect des liens avec Fontaine à l'aide de lettres inédites entre Gide et Jammes...



L'autre moitié de ce BAAG est surtout occupée par la suite de Mon ami André Gide, le témoignage de Jef Last, pour la première fois en traduction française et dont la première partie figurait dans le précédent bulletin. Jef Last poursuit le portrait d'un Gide tel qu'il l'a vu au Vaneau entre la Petite Dame et Yvonne Davet, dans les coulisses du congrès de la Mutualité, du voyage en URSS, en vacances en Hollande ou au Maroc...

Avec le côté très entier que Gide appréciait chez ce « barbare batave », Jef Last n'occulte rien de leur complicité, sur le plan sexuel notamment. Ce témoignage est un document important à mettre notamment en parallèle avec la biographie de Gide par Frank Lestringant : si bien documentée par ailleurs, on voit combien elle tombe à côté chaque fois que l'auteur essaie de comprendre la sexualité de Gide ou plus généralement celle d'un esprit bisexuel ou homosexuel.

Plus d'informations pour recevoir le BAAG et adhérer à l'Association des Amis d'André Gide sur cette page.


lundi 30 juillet 2012

Théo Van Rysselberghe : le DVD


Article paru dans Figure libre n°34, août 2012, journal du Réseau Lalan :

"Théo en images

Après un premier film l’an dernier sur Henri Edmond Cross, le président du Réseau Lalan réitère !
Réalisé à l’occasion des 150 ans de la naissance de Théo Van Rysselberghe à Gand en 1862 et dans le cadre de l’exposition organisée par le musée Fleury à Lodève cet été, ce nouveau documentaire de Raphaël Dupouy aborde tour à tour les différentes périodes de la vie et de l'œuvre de cet artiste "franco-flamand" : son enfance en Belgique ; ses études artistiques à Bruxelles ; ses voyages à 20 ans en Espagne, puis au Maroc en 1884-88 ; sa rencontre déterminante avec Emile Verhaeren ; sa découverte du néo-impressionnisme de Seurat ; ses incessants déplacements dans toute l’Europe, du Nord au Sud ; son implication dans le Salon des XX ; son installation à Paris puis dans le Midi en 1911 ; ses liens avec les peintres Henri Edmond Cross, Paul Signac, Maurice Denis, etc ; avec l’Art Nouveau ; sa vie à Saint-Clair (Le Lavandou - Var) avec sa femme Maria et sa fille Elisabeth ; sa grande amitié avec l’écrivain André Gide ; et sa disparition en 1926 à Saint-Clair.
Ce film recueille aussi les interviews de Catherine Gide (petite-fille du peintre), Ivonne Papin-Drastik (directrice du musée de Lodève), Marina Ferretti (directrice des archives Signac), Cathérine Verleysen (collaboratrice scientifique au musée des Beaux-Arts de Gand), Nicole Tamburini (historienne de l’art), Mireille de Lassus (historienne de l'art) et Jean-Paul Monery (conservateur
en chef du musée de l’Annonciade à Saint-Tropez).

Des projections encourageantes

Peu après une projection en avant-première à l’Espace culturel du Lavandou le 4 juin qui a réuni de nombreux spectateurs, ce film a été présenté officiellement au musée de Lodève où il a aussi reçu un bel accueil, tant de la part des spécialistes du peintre que du public et de la famille venue spécialement de Belgique. Un succès qui ne se dément pas depuis la sortie de ce documentaire puisque Raphaël Dupouy a été invité à venir le présenter le 13 août aux Amis du cap Bénat, les 29-30 septembre au Musée des Beaux-Arts de Gand (dans une prochaine version flamande) et cet hiver à Genève en Suisse."




mardi 17 juillet 2012

Veuillot, hélas

 (notes en courant)



 
« Je consentirais, certes, à ne plus jamais toucher une plume, si je pouvais faire le marché d'exprimer une bonne fois, comme je la ressens, toute l'indignation que j'ai dans le cœur contre les œuvres de M. Hugo et de quelques autres de ce temps, dont le talent me fait gémir. Qu'on ne me parle point de la considération qui lui est due, comme à tout artiste excellent dans son art. C'est le caractère de l'œuvre, et non l'éclat du talent, qui mérite des égards. Son talent, son génie, si l'on veut, n'excuse point ce qu'il fait publiquement voir de la perversité de ses maximes et de la grande faiblesse de son esprit, dès qu'il franchit les limites bornées du don que Dieu lui a fait, et qu'il emploie si mal. — Et quant à moi, si M. Hugo s'inquiète de savoir qui lui parle de la sorte, j'étais hier, Monsieur, un de ces jeunes gens qui vous admiraient au grand dommage de leur esprit et de leur cœur; je suis aujourd'hui un pauvre écrivain, un homme sans haine et sans malveillance, un liseur de vers qui vous place encore le premier parmi les poètes de ces jours-ci, qui sont sous ce rapport de tristes jours. »
(Louis Veuillot, Etudes sur Victor Hugo
Société Générale de Librairie Catholique, Paris, 1886)



« Le directeur de l'Ermitage, M. Edouard Ducoté, a soumis à deux cents poètes environ un passage de mes Epilogues de décembre où il était dit, à propos de Victor Hugo : « ... Je voudrais que l'on demandât à deux cents poètes d'aujourd'hui : quel est votre poète ? On verrait. Toute la poésie : non, pas plus que l'orgue n'est toute la musique. L'orgue n'est pas le violon. » J'écris ceci avant d'avoir lu les réponses envoyées, qui sont très nombreuses ; elles vont paraître dans le fascicule de février. Mais je sais qu'à la demande : quel est votre poète ? les poètes ont en majorité répondu : Victor Hugo. M. André Gide formule ainsi son opinion : « Victor Hugo, hélas ! » La nuance est caractéristique. Oui, en critique littéraire (et moi aussi) ; non en « amour littéraire ». » 
(Remy de Gourmont, « L'enquête de l'Ermitage », 
Épilogues, 3e série, Mercure de France, 1905)



« Je lui avais dit que H. L. Mencken, dans son dictionnaire des citations, prêtait à Verlaine sur son lit de mort le mot : « Victor Hugo, hélas ! » Gide proteste : « C'est une réponse que j'ai faite il y a fort longtemps et qu'on n'aurait peut-être pas remarquée si Remy (il prononce Reumy) de Gourmont ne l'avait citée disant qu'elle résumait tout » » 
(Julien Green, Journal, 22 mai 1946)



« Hugo est d'abord un poète. À la question : « Quel est le plus grand poète français ? », tout le monde connaît la réponse d'André Gide : « Victor Hugo, hélas ! »
Pourquoi « hélas » ? Parce qu'il y a quelque chose d'accablant dans la fécondité et l'éloquence de Hugo. Parce qu'il est permis d'être fatigué de l'entendre se comparer lui-même tantôt à Atlas portant le monde sur ses épaules, tantôt au Mont-Blanc, et de le voir écrire sans la moindre gêne : « Je fais mon métier de flambeau. » » 
(Jean d'Ormesson, préface à Victor Hugo, Les Misérables,  
2011, Le Figaro, Éditions Garnier)



mercredi 11 juillet 2012

Appel à communications





UNIVERSITE DE PITESTI

DEPARTEMENT DE LANGUE ET LITTERATURE

CENTRE D’ETUDE SUR L’IMAGINAIRE IMAGINES

AVEC LE SOUTIEN DE

LA FONDATION CATHERINE GIDE


JOURNEE D’ETUDES
L’IMMORALISME GIDIEN


Dans l’année où les gidiens de partout fêtent le 110ème anniversaire de la publication de L’Immoraliste, nous voyons comme opportune une invitation adressée aux plus jeunes passionnés de Gide à re-visiter, re-valoriser et ré-interpréter le plus connu récit d’André Gide.

Cette œuvre qui marque un seuil dans la création gidienne, cette œuvre que son auteur a refusé de nommer «roman» malgré les dimensions qui le légitimaient à le faire, cette œuvre controversée et à laquelle on a déjà dédié bon nombre d’études ne cesse pas de fasciner les lecteurs et de les inviter à la sonder de nouveau.

Calendrier de l’événement :

- 1er août 2012 : envoi des propositions : titre de l’intervention, résumé (1 page) et mots-clés, notice bio-bibliographique
- 1er septembre 2012 : communication des résultats de la sélection opérée par le comité scientifique
- 2 novembre : journée d’étude, Faculté des Lettres, Université de Pitesti, Roumanie

Les propositions d’interventions seront adressées à : gide.2012[at]hotmail.com pour le 1er août au plus tard. Site de l'Université de Pitesti (Roumanie).


Comité d’initiative
maître assist. dr. Diana LEFTER - Présidente du comité
prof. univ. dr. Alexandrina MUSTATEA – Directrice du Centre IMAGINES
maître de conf. dr. Crina ZARNESCU
maître de conf. dr. Mihaela MITU
assist. univ. dr. Adriana APOSTOL


mardi 10 juillet 2012

Dindiki : un manuscrit mystère


Page de titre illustrée de "Dindiki II" (Coll. de Norbert Gaulard)



Les amis de nos amis sont nos amis... L'adage n'a jamais été si vrai que depuis qu'il existe les réseaux sociaux ! C'est grâce à eux qu'en début d'année on apprenait l'existence d'un manuscrit illustré de Dindiki. Son propriétaire, Norbert Gaulard, amateur de littérature installé en Polynésie, collaborateur à la revue Le Visage Vert et bibliophile averti, avait alors la gentillesse de nous donner une copie de cette étonnante liasse de 13 feuilles numérotées... Qu'il en soit encore remercié.

Dindiki, Marc Allégret (Ministère de la culture - 
Médiathèque de l'architecture et du patrimoine - diffusion RMN)
Un mot sur Dindiki tout d'abord : c'est le nom donné à l'animal qu'on offre en novembre 1925 à Gide lors de son voyage en Afrique Equatoriale Française, dont on suivra l'observation et les aventures dans toute la seconde moitié du Voyage au Congo et qui finira par mourir dans le Retour du Tchad. Gide le prend tout d'abord pour un paresseux avant d'apprendre son nom exact : il s'agit comme on le nomme alors d'un pérodictique potto, aujourd'hui connu sous le nom de Potto de Bosman (Perodicticus potto), un primate lorisiforme, cousin continental des lémuriens de Madagascar.

Timbre congolais représentant le Potto
Dindiki est aussi le premier texte que Gide publie à son retour d'Afrique, dans le numéro IX, automne 1926, de la revue Commerce*. Il sera repris dans une édition illustrée de bois gravés de Desroches et tirée à 639 exemplaires en 1927 aux Éditions de la Lampe d'Aladdin à Liège. Puis dans les Feuillets d'automne (Mercure de France, 1949), dans le volume de la Pléiade Journal 1939-1949, Souvenirs (Gallimard, 1954, puis 1979) et enfin toujours dans la Pléiade dans le volume
Souvenirs et voyages (Gallimard, 2001).


André Gide, Dindiki, illustrations de Desroches 
(Éditions de la Lampe d'Aladdin, 1927, s.l. [Liège])


Le manuscrit original de Dindiki se compose de 10 feuillets, très raturés, et se trouve au Fonds Gide de la Bibliothèque Littéraire Jacques Doucet (cote Gamma 899). Celui dont Norbert Gaulard nous précise qu'il l'a acheté « à un marchand de vieux papiers de Montbéliard » présente treize feuillets numérotés d'une écriture sans rature ou presque, qui n'est pas celle d'André Gide**. Mais sur la page de titre illustrée, en plus de la mention « André Gide et Dindiki », c'est bel et bien l'écriture de Gide qui semble dater du « 25 décembre 1927 » et signer « Dindiki II » ce manuscrit.

Le cartouche semble avoir été réservé pour l'envoi : l'illustration qui représente Gide assis dans la jungle sous un palmier où grimpe Dindiki prend toute la page. Gide peut donc y indiquer qu'il s'agit de : « Ma plus originale silhouette : En souvenir du 206 ! » Silhouette avec casque colonial très reconnaissable et très semblable à celle qu'on peut voir sur les photographies de Marc Allégret. Mais la végétation qui se veut tropicale présente toutefois une erreur grossière...



Au premier plan, la plante caractéristique avec ses raquettes hérissées d'épines est une oponce, dont la forme la plus connue est le figuier de Barbarie qui prolifère sur tout le pourtour méditerranéen et que Gide connaît bien. Il est donc peu probable qu'il ait dessiné lui-même cette inflorescence incongrue butinée par un papillon et qui ne ressemble pas du tout aux petits bouquets de fleurs poussant à même les raquettes des opuntias.

Qui donc est l'auteur de cette illustration et de celle à la dernière page montrant Dindiki endormi dans un arbre ? A qui Gide a-t-il dicté ce texte qui montre quelques variantes avec celui publié ? Est-ce quelqu'un de Cuverville, où il se trouve le 25 décembre 1927 ? Quel est ce mystérieux « souvenir du 206 » ? Et enfin qui est le destinataire de ce « Dindiki II » ? L'appel est lancé à qui aurait une piste... pour sortir de cette jungle de questions sans réponses !


Gide dans la baleinière, Dinidki sur les épaules, Marc Allégret
(Ministère de la culture - Médiathèque de l'architecture et du patrimoine - diffusion RMN)


Nous voici en tout cas avec une version légèrement remaniée : beaucoup de variantes de ponctuation, quelques précisions apportées, quelques retranchements qui épurent le texte, et l'ajout en note de la source de la description de l'animal dans Cuthbert Christy, qui figurait dans le Retour du Tchad mais pas dans la version publiée de Dindiki. La comparaison des textes fait également apparaître une amusante coquille dans celui de la Pléiade de 1979: « Natura non fecit satus ». Gide, lui, est fécond en trouvailles mystérieuses !

_______________________

* Le texte sera également publié en Allemand dans le Vossische Zeitung du 22 janvier 1928 : la proximité de ces dates est-elle une piste ?
** Pierre Masson croit reconnaître l'écriture d'Elisabeth Van Rysselberghe. Mais, plus férue encore de botanique que Gide, elle ne peut être l'auteur du dessin.



 Les trois premières pages de Dindiki II (Coll. Norbert Gaulard)


Tableau des variantes :

(A noter : les quatre premières occurrences du nom de l'animal, sur les deux premières pages, montrent la correction de "Dindiky" en "Dindiki", le y étant parfois gratté et remplacé par un i, parfois la boucle simplement raturée et la lettre modifiée en i. Par la suite la graphie se stabilise.)


Version du manuscrit illustré
Version des Feuillets d'Automne (1949)
Pérodictique (.) potto. C'est ainsi que l'ont baptisé les savants. Il n'a pas d'autre nom dans notre langue. Pérodictique potto : C'est ainsi que l'ont baptisé les savants. Il n'a pas d'autre nom dans notre langage.
Déjà j'imaginais le couple en France ; il faisait souche et j'offrais un petit pérodictique à Larbaud... Déjà j'imaginais le couple en France ; il faisait souche et j'offrais un petit pérodictique à Larbaud.
Malgré les récompenses promises aux indigènes chasseurs, ceux-ci revinrent les mains vides. Malgré les récompenses promises aux indigènes chasseurs, ceux-ci revinrent bredouilles.
[…] petit village au Nord de Nola. […] petit village au nord de Nola.
Il était encore tout jeune. Je pense qu'il avait dû tomber d'un arbre. Dans la cage à poules [...] Il était encore tout jeune. Dans la cage à poules [...]
… à mon tippoye... … à mon tipoye...
Peut-être ces apophyses viennent-elles à trouer la peau avec l'âge [...] Peut-être ces apophyses en viennent-elles à trouer la peau avec l'âge [...]
[…] ces bizarres protubérances, cachées ainsi que je l'ai dit par le poil, mais très sensibles au doigt, servaient sans doute au pérodictique de point d'appui et qu'il enfonçait dans un défaut d'écorce lorsqu'il s'apprêtait à dormir. […] ces bizarres protubérances, cachées, ainsi que je l'ai dit, par le poil, mais très sensibles au doigt, servaient sans doute au pérodictique de point d'appui et qu'il les enfonçait dans un défaut d'écorce lorsqu'il s'apprêtait à dormir.
[…] sorte de boutoir, quand […] […] sorte de boutoir quand […]
De ses yeux on ne voit qu'un iris mordoré; presque pas de pupille, le diaphragme est fermé durant le jour. De ses yeux, on ne voit qu'un iris mordoré; presque pas de pupille; le diaphragme est fermé durant le jour.
[…] fine autant que le croissant de lune au premier jour du rhamadan. […] fine autant que le croissant de la lune au premier jour de rhamadan.
Les coques arrondies de ses très petites oreilles sont noyées dans le poil. Il a des incisives de rongeur Les coques arrondies de ses très petites oreilles sont noyées dans le poil; il a des incisives de rongeur
Quatre mains dont il ne suffit pas de dire que le pouce est opposable : ce pouce, très long, ne forme point d'angle […] Quatre mains; dont il ne suffit pas de dire que le pouce est opposable : ce pouce très long ne forme point d'angle […]
[…] le troisième doigt des mains de devant […] et le troisième doigt des mains de devant
[…] est extrêmement long, formant griffe. […] est extrêmement long, formant griffe et dont il se sert pour gratter.
Quand il se cramponne à une branche on ne peut lui faire lâcher prise […] Quand il se cramponne à une branche, on ne peut lui faire lâcher prise […]
« slow and deliberate in his movements » dit Christy (2)


(2) Christy, Big game and Pigmies [sic, pour Pygmies]
« slow and deliberate in his movements » dit Christy
Il n'ouvre jamais sa main de devant, que la main d'arrière correspondante […] Il n'ouvre jamais sa main de devant sans que la main d'arrière correspondante […]
Natura non fecit saltus – est la règle de sa conduite et « Festinare non decet ». « Natura non fecit saltus » est la règle de sa conduite, et « Festinare non decet ».
[…] à terre ses mouvements sont gauches, comiques, il avance d'un petit trot de plantigrade […] […] à terre ses mouvements sont gauches, comiques; il avance d'un petit trot de plantigrade […]
[…] ses membres enserrent; à brassées et à enjambées énormes, en un rien de temps, il s'élève […] ses membres enserrent à brassées et à enjambées énormes; en un rien de temps, il s'élève
[…] pour m'assurer de nouveau de sa présence […] pour m'assurer du renouveau de sa présence
[…] qui ne se ferment pas la nuit, s'élargissent, […] qui ne se ferment pas la nuit s'élargissent,
J'imagine une famille de Dindikis J'imagine une famille de dindikis
[…] vers une cavité que les abeilles ont remplie de miel […] vers une cavité que des abeilles ont remplie de miel
A cette heure les abeilles dorment; viennent-elles à s'émouvoir […] A cette heure les abeilles dorment; et viennent-elles à s'émouvoir […]
Voudrait-il vraiment me quitter ? Quand je le laisse roder dans ma baleinière […] Voudrait-il vraiment me quitter ? Peut-être pas; mais seulement courir un peu. Quand je le laisse roder dans ma baleinière […]
[…] me tire les cheveux ou l'oreille. Cela veut dire : « Joue avec moi. » me tire les cheveux ou l'oreille; cela veut dire : « Joue avec moi. »
[…] le gratte un instant, puis fuit. […] le gratte un instant, puis il fuit.
[…] en boule, et allez donc […] en boule et allez donc
[…] de sorte que je n'osais céder trop à sa gourmandise […] de sorte que je n'osais céder trop à ses goûts
[…] notre photosphore […] notre photophore
Il les croqua tous presque indifféremment d'abord […] Il les croqua tous, presque indifféremment d'abord […]
[…] et par la suite nous nous en tînmes aux cicindèles. […] et, par la suite, nous nous en tînmes aux cicindèles.
Il faut dire que dans l'humide forêt équatoriale où il vit, Il faut dire que, dans l'humide forêt équatoriale où il vit,
[…] dans le Nord du Cameroun […] dans le nord du Cameroun
[…] où nous arrivâmes, le 21 mars après six heures de marche, le thermomètre marquait 45° […] où nous arrivâmes le 21 mars, après six heures de marche, le thermomètre marquait 45 degrés
[…] une hutte ronde au toit de chaume […] une hutte ronde, au toit de chaume
Las de le retenir, de le suivre, de le reprendre […] Las de le retenir, de courir après lui, de le reprendre […]
[…] ainsi que dans forêt natale […] ainsi que, dans forêt natale
[…] et pour qu'on ne me juge pas trop idiot […] et pour qu'on ne le juge pas trop idiot
[…] de s'enfoncer sous des coussins, des couvertures […] de s'enfoncer sous les coussins, les couvertures
[…] jusqu'à l'extrême limite de l'étouffement, eût dit Mardrus; comme si, pour bien dormir, le « non spirare » devait s'ajouter au « non veder » et au « non sentir » […] « jusqu'à l'extrême limite de l'étouffement », eût dit Mardrus; comme si, pour bien dormir, le non spirare devait s'ajouter au non vedere et au non sentire
Quand le moment de repartir vint […] Quand le moment vint de repartir […]
Je l'étendis sur mes genoux, l'humectai, lui fit faire, Marc m'aidant, ces mouvements respiratoires […] Je l'étendis sur mes genoux, l'humectai, le frottai et, tandis qu'Outhman l'éventait, lui fit faire, Marc m'aidant, ces mouvements respiratoires […]
[…] et rapporta notre caisse de pharmacie. Par crainte d'une dose trop forte, ce ne fut qu'un simulacre d'injection. Cependant au bout d'une heure de soins […] […] et rapporta notre caisse de pharmacie. Au bout d'une heure de soins […]
[…] par appétit, gourmandise ou tendresse […] […] par appétit, gourmandise... ou tendresse […]
Certainement il manquait à son alimentation quelque chose, herbe, écorce que je ne savais pas lui procurer […] Certainement, il manquait à son alimentation quelque chose, herbe, écorce, que je ne savais pas lui procurer […]
Jusqu'à l'avant-dernier jour, néanmoins, […] Jusqu'à l'avant-dernier jour néanmoins, […]
C'est dans mes mains qu'il est mort […] C'est entre mes mains qu'il est mort […]



Illustration de la dernière page du manuscrit (coll. Norbert Gaulard)


Mauriac Marsan Masques



« Entre Gide et l'abbé !

En 1909, lorsque Mauriac connaît une première gloire grâce aux Mains Jointes, il s'installe 45, rue Vaneau où il habitera jusqu'à son mariage. Il a 24 ans. Deux ans plus tard il publie : L'Adieu à l'adolescence. Il reçoit beaucoup d'amis, mène une vie très mondaine, s'enthousiasme pour des écrivains comme Rimbaud, connaît enfin les excès et les douceurs d'être jeune. Cette joie de vivre et la volupté de découvrir d'autres horizons étouffent quelque peu la rigueur de son catholicisme. Marié, il poursuit cette existence d'exaltantes rencontres autour d'une œuvre en gestation (1913 : L'Enfant chargé de chaînes et en 1922 Le Baiser au Lépreux, qui le consacre grand romancier : « Après ces longs et obscurs débuts, je débouchai enfin, un jour, avec le Baiser au lépreux, sur une promesse tenue, non sur un point d'arrivée, mais sur un point de départ... »).
Il avait déjà connu des célébrités comme Jacques-Emile Blanche (peintre ami de Proust) : « II n'est guère d'hommes de qui j'ai le plus reçu... » et le 4 février 1918 il voit Marcel Proust pour la première fois « ... celui des écrivains vivants que je souhaitais le plus connaître. »
C'est en 1922, en pleine effervescence de sa récente gloire, qu'il fréquente le Bœuf sur le toit, haut lieu de la création, du plaisir, du non-conformisme, de l'avant-garde, des excès, des dérives : « Cette frénésie à laquelle je ne cédais que peu. Mais ce peu était beaucoup, était trop, parce qu'il engageait pour moi l'infini. Ce qui n'apparaissait aux autres qu'un désordre permis, atteignait au secret de mon être spirituel la source de vraie vie. (...) Ma période la moins chrétienne, alors que j'étais pris tout entier par les livres fiévreux qui se succédaient d'année en année. »
Mauriac estimait beaucoup Gide, le fréquentait, le recevait à Malagar, entretenait avec lui une abondante correspondance. Proche de Proust, Gide, Jouhandeau, Green, sur le plan littéraire, captivé par Cocteau à une certaine époque, il ne pouvait ignorer leur homosexualité. Dans la vie cette question l'obsédera. Dans son œuvre, elle n'est jamais thème principal : des effluves tout au plus. Un personnage du Mal, le Bob Lagave de Destins, Landin du Chemin de la mer, ont sans doute frôlé, sinon connu, l'inversion (selon le terme de Mauriac). Plus explicite dans son ambiguïté est l'étrange attitude de Jean par rapport à Xavier dans l'Agneau. Thérèse, elle-même, aurait connu une passion juvénile pour Anne de la Trace... ce ne sont là que traînées floues, ébauches, sugges­tions, même si dans son dernier roman, suite d'Un adolescent d'autrefois, Maltaverne, paru après sa mort, le jeune homme, qui est si près de sa propre jeunesse, est « plutôt couça que couci » !
Face à l'homosexualité (comme face à tout péché) le chrétien se rebiffe. Il ne craint pas d'écrire dans son Du côté de Proust : « Nous nous découvrons aujourd'hui plus sensibles que nous ne le fûmes dans l'éblouissement de la première lecture, à cette contamination de tout un univers roma­nesque par ce morbide créateur qui l'a porté, trop longtemps confondu avec sa propre durée, tout mêlé à sa profonde boue... » Proust ne s'est jamais préoccupé de foi alors que Gide... Pour Gide il aura bien des « faiblesses » et pour ce protestant longtemps déchiré, l'homme Mauriac s'efforce de ne pas juger. Est-ce à lui qu'il songe lorsqu'interrogé par la revue Les Marges sur l'« homosexualité en littérature » il répondra en 1926 : « ... Dans une société qui se veut de moins en moins chrétienne, ce que Saint-Paul appelle "des passions d'ignominie", les condamnerons-nous au nom de la Nature ? Mais l'homme normal pèche aussi septante-sept fois contre la Nature (Saint Paul : "Leurs femmes ont changé l'usage naturel en celui qui est contre nature", Epître aux Romains, I, 26). Tout
est dans la nature, mais la nature étant déchue, tout n 'y est pas selon Dieu... Je ne vois pas, dans une société païenne, que nous ayons à "tolérer" ou à "condamner" les invertis plus que les malthusiens... »

Mauriac, trop proche de ce jeune homme qu'il ne cesse d'aimer en lui, n'a pu traverser impuné­ment des désirs de feu... cette présence de l'adolescent n'est pas simple narcissisme. L'homme est hanté par ce qui l'épouvante : « Nous possédons à jamais la créature à laquelle nous avons renoncé. » Et quelle acuité dans cette lettre à son fils Claude (déjà citée) : « Mon chéri, je te souhaite de comprendre qu'il n'y a rien de plus monotone au monde que le vice, et que le Christ vient rom­pre dans notre vie un morne enchaînement de chutes. Mais ne rougis pas de ton cœur. Et lorsque tu aimeras, accueille l'amour comme un sentiment sacré. Ne te méfie pas trop des femmes. La femme n'est pas le péché "en soi"... » 
Gide garde une grande objectivité quant à l'homme Mauriac. En 1928, après la publication de Destins, François Mauriac écrit La vie de Jean Racine, biographie traversée de toutes les questions que l'auteur se pose à propos de l'éternelle contradiction entre sa production romanesque et son rôle de chrétien. Si Racine abandonne le théâtre après Phèdre pour obéir aux rigueurs du jansé­nisme, Mauriac ne renonce pas à l'écriture après sa sulfureuse Thérèse. Gide saura le dénoncer avec affection : « Ce compromis rassurant qui permet d'aimer Dieu sans perdre de vue Mammon. Ce que vous cherchez c'est la permission (...) d'être chrétien sans avoir à brûler vos livres. »
François Mauriac est fortement troublé par les propos de Gide. Il traverse alors une profonde crise religieuse : « Pendant deux ou trois ans, je fus comme fou (...) Les raisons épisodiques de cette folie en recouvraient de plus obscures, nées à l'intersection de la chair et de l'âme, en ce milieu du chemin delà vie qu'est la quarantaine sonnée. (…) Rien n'use plus sûrement Dieu dans une âme que de s'être servi de lui au temps des années troubles... Adolescent, j'ai fait de Dieu le complice de ma lâcheté : qui sait si ce n'est pas le péché contre l'Esprit ? En tous cas l'Esprit terriblement se venge, à l'heure où la vie soudain attaque l'homme né tard, de l'adolescent veule. (...) Ce que j'ai vécu enfant, c'était le pharisaïsme éternel... Etrange religion qui ne paraissait tenir qu'à des interdits. »
Charles du Bos lui fait alors rencontrer l'Abbé Altermann avec qui il créera une revue catholi­que : Vigile. C'est le temps des œuvres dans tous les sens du terme, les bonnes œuvres ! Dieu et Mammon pour se disculper auprès de Gide. Puis Voltaire contre Pascal, Insomnie (autre titre évocateur : La Nuit du bourreau de soi-même), trois récits dont Le Démon de la connaissance et Un homme de lettres, Bonheur du Chrétien, Biaise Pascal et sa sœur Jacqueline, Souffrances et bon­heur du Chrétien, Le Jeudi Saint... tous ces textes entre 1928 et 1932... jusqu'au Nœud de Vipères qui, merci ! renoue avec la grande tradition romanesque. L'abbé Altermann aura eu son règne... Mauriac saura s'en écarter. L'écrivain serait-il toujours plus fort que l'homme de Dieu ? En 1944, il découvre une autre grandiose soumission : De Gaulle ! Mais ce chrétien, général et génie politique, lui donne le prestigieux exemple de l'accouplement heureux du terrestre et du divin. Racine n'avait-il pas aimé Louis XIV ? »

(Extrait de : Hugo Marsan, L'homme amoureux de ses chaînes, in Masques, Revue des Homosexualités, N°24, hiver 84-85, dossier François Mauriac, pp. 56-57)

jeudi 5 juillet 2012

Guillemin à l'Académie

(note en courant)

Juillet 1939. Bordeaux*.

- Et, tout à coup, Gide me dit : "Ainsi vous voilà parti pour l'Académie." Je m'attendais si peu à pareille assertion que je crus à une plaisanterie et regardai Gide en riant. Il était sérieux, et cordial, disant "Voyons, c'est l'évidence ! Rappelez-vous Barrès lançant Mauriac (...). La préface que Mauriac a donnée à votre Flaubert et qu'il publia dans le Figaro, c'est à l'imitation de Barrès, en votre faveur. Vous voilà sur les rails". Je n'en revenais pas (...).
Je ne prenais pas la bonne route, traitant systématiquement de sujets interdits, écrivant ce qu'on n'écrit pas quand on veut réussir.

(Henri Guillemin, Parcours, Seuil, 1989, pp. 51-52)


(ajout du 7 juillet, grâce au commentaire de Quanmême ci-dessous :)

Quand j'ai été seul avec François Mauriac je l'ai interrogé :
- Gide est chez vous depuis plusieurs jours ; comment le jugez-vous ?
J'ai été stupéfait de voir la chaleur avec laquelle Mauriac m'a dit :
- C'est un homme admirable, d'une loyauté, d'une franchise parfaites, qui parle de tout avec une ouverture de cœur qui m'a beaucoup touché.

(Henri Guillemin, Une certaine espérance, 
conversation avec Jean Lacouture, Arléa, 1992)

(ajout du 11 septembre grâce aux échanges dans le groupe FB autour de l'article A vrai lire - Rendre justice à André Gide, de A. Claude Courouve :)

Longtemps après les premières accusations de truquage (Journal de Genève, 9 janvier 1954, p.3, repris dans À vrai dire, Gallimard, 1956), et leur démontage, Henri Guillemin continuera à propager ses insinuations comme dans sa préface aux Rêveries d'un promeneur solitaire (Rencontre, 1963, p.25) :


Quant à Gide, son célèbre Journal était si bien à notre intention que ce champion de la sincérité falsifiait à plaisir et son texte et ses dates pour embellir le mémorial qu'il nous vendait de son vivant.

Ou dans un article intitulé Benjamin l'imposteur (Nouvel'Obs, 18 octobre 1967) :


La sincérité de Constant, qui jetait dans des transports d'admiration le bon Du Bos, la sincérité de Constant est du même type que celle de Gide. Lorsqu'il feignait d'écrire pour lui seul, il se doutait bien qu'on le lirait et il prenait ses précautions.
Grâce à Claude Courouve toujours, nous retrouvons dans Guillemin/Hugo, communication de Patrick Berthier au Groupe Hugo du 22 septembre 2007, la clé de la psychologie de Guillemin, donnée par Mauriac lui-même :


Mauriac publie dans Le Figaro littéraire du 24 mars 1956 un article contre Guillemin intitulé « Le bonheur d’être oublié ». [Bonheur d’être oublié, parce qu’au moins aucun Guillemin ne vient dire du mal de vous sur votre tombe : on devine Mauriac terrifié de ce qu’on pourra dire de lui quand il sera mort.] L’attaque contre H. G. est violente : chez lui

« l’antipathie préexiste […] et guide le chasseur vers le document dont sa haine a besoin. Il est moins soucieux de nous faire connaître l’œuvre dont il s’occupe que de nous donner les raisons de l’amour ou de la haine qu’un auteur lui inspire ». 



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* Cette rencontre de Gide avec Guillemin à Bordeaux en 1939 se situe dans le cadre du séjour que Gide fit à Malagar, en compagnie des Mauriac père et fils. Voir à ce sujet Gide chez Mauriac (Confluences, 2012) et surtout Conversations avec André Gide de Claude Mauriac (Albin Michel, 1990).

mercredi 4 juillet 2012

Les rendez-vous de l'été


Malagar inaugure cette année une nouvelle forme de manifestation avec La nuit de la lecture, samedi 7 juillet à partir de 19h30 chez François Mauriac. Présentation :

Après le temps fort de juin sur la Musique, nous vous invitons à notre nouveau rendez-vous : la Nuit de la Lecture.
Pour cette première édition, Marie-Christine Barrault et François Marthour et lisent Mauriac, devant le pigeonnier, sur la terrasse, sous le grand tilleul dans la cour, jusqu’à minuit ou plus...
Au programme : des textes de François Mauriac, des plus connus aux moins connus, qui embrassent tous les genres d’écriture : théâtre, roman, poésie, article de presse, nouvelle.
Prenez votre pique-nique et des vêtements chauds, nous nous occupons des boissons. Tous les rendez-vous culturels organisés par le Centre François Mauriac sont gratuits. Accès libre dans la mesure des places disponibles. Réservation vivement conseillée.

Plus d'informations sur le site du Domaine de Malagar.



Tout au long du mois de juillet, le centenaire de Jean Vilar est l'occasion de deux expositions, à Sète et en Avignon, ainsi que de nombreux spectacles. A la Maison Jean Vilar d'Avignon, des pièces inédites et des lectures sont programmées dont une avec des textes de Gide. Présentation

Jean Vilar, le port et le large (aux sources du poème)

Une promenade nocturne de Jean Vilar qui mêle des textes de Ronsard, Villon, La Fontaine, Molière, Hugo, Baudelaire, Valéry, Gide, Michaux, Claude Roy, Antoine Vitez, Woody Allen et Andrée Vilar, son épouse, à des extraits de son propre ouvrage Chronique romanesque.

De et par Roland Monod
Les 15, 16, 17 juillet à 11 heures
Tarif unique : 10€
Plus d'informations sur le site de la Maison Jean Vilar.



Dimanche 22 juillet, concert et lecture dans le cadre des Promenades Musicales en Pays d'Auge de l'association Culture & Patrimoine, Cour Vesque à La Roque-Baignard, une ancienne ferme du domaine ayant appartenu à André Gide, restaurée et entourée de jardins d'où le château de La Roque-Baignard se laisse admirer en contrebas. Présentation :

“La musique, laissant de côté toute description, toute anecdote, devient le sentiment même qui en inspira l’émotion ! ” Claude Debussy

Fondée puis dirigée par André Gide jusqu’en 1914, la Nouvelle Revue française (NRF) est ensuite animée pendant trente ans par Jean Paulhan, écrivain et critique. En 1947, il publie le Guide d’un petit voyage en Suisse, pays où il s’est rendu avec ses amis Dubuffet et Le Corbusier.
Il ne s’agit pas d’un manuel touristique mais plutôt d’un carnet de notes où il dépeint avec humour de petits événements inattendus. Isabelle Fraisse (1949) y a puisé son inspiration pour composer douze courtes pièces pour piano. Intitulées Un Voyage de Paulhan, elles seront créées en première mondiale par Pascal Gallet qui sillonne les routes du monde mais s’arrête trop rarement dans l’Hexagone...
De sa belle voix grave, François Hudry - producteur à France Musique - lira des extraits de l’ouvrage de Paulhan.
Le voyage se poursuivra Sur un sentier herbeux, superbes miniatures du tchèque Leos Janacek (1854-1928) puis reviendra vers l’Ouest avec les douze Préludes du Premier livre de Claude Debussy (1862-1918), en hommage au grand compositeur né il y a cent cinquante ans.


Pascal Gallet, piano
François Hudry, récitant
15h : concert-lecture (première séance) puis goûter et visite libre des jardins
19h : apéritif et visite libre des jardins puis concert-lecture à 20h (deuxième séance)
Tarif unique : 26 €
Tarif jeune : 5 €
Plus d'informations sur le site de l'association




Depuis le 30 juin et jusqu'au 14 octobre, la Maison Chrestia à Orthez accueille une exposition pour fêter le centenaire de la parution des Géorgiques chrétiennes de Francis Jammes :

La Maison Chrestia, 7 Avenue Francis-Jammes (Route de Pau), est un joli ensemble béarnais du XVIIIe siècle. Le poète Francis Jammes y habita d’octobre 1897 au 1er décembre 1907.
Depuis 1982, elle est le siège de l’association Francis Jammes.
On peut y voir de nombreux souvenirs du poète (manuscrits, partitions musicales, objets ayant appartenu à Francis Jammes…).

 
Plus d'informations sur le site de l'Association Francis Jammes.





Autre exposition avec la Région Basse-Normandie cette fois : la saison 2 des Illustres Normands à l’Abbaye-aux-Dames à Caen du 28 juin au 23 septembre 2012. Présentation :

L’exposition Illustres Normands propose un biais original pour apprendre l’histoire de la Normandie, des hommes et des femmes illustres qui l’ont façonnée et qui ont contribué à sa renommée. Plébiscitée par le public, la saison 1 des Illustres Normands est « née » l’année dernière à l’occasion du 1100ème anniversaire de la Normandie.
Illustres Normands - saison 2La Normandie regorge de talents et de célébrités : des écrivains, des peintres, des musiciens, des artistes, des inventeurs, des explorateurs … Quarante portraits d’Illustres Normands sont croqués par le dessinateur de presse Chaunu, avec des textes signés Jean-Jacques Lerosier, reporter à Ouest-France.
Dans la saison 2 à découvrir : Pierre Mendès-France, Jean Gabin, Edith Piaf, Guy Degrenne, Simone Signoret, Michel Serrault, Alphonse Allais, André Gide…

Exposition du 28 juin au 23 septembre 2012
à l’Abbaye-aux-Dames à Caen de 8 h à 19 h du lundi au vendredi
de 14 h à 18 h les samedi et dimanche
Entrée libre
Visites guidées gratuites tous les jours à 14h30 et 16h
Plus d'informations sur le site du Conseil régional.


A noter enfin le 1er août dans le cadre des « circuits du mercredi » organisés par l'Office de Tourisme de Cambremer à la découverte des secrets du Pays d'Auge, une visite du château de La Roque Baignard. Présentation :

Visite du Haras de la Perelle : vaste domaine spécialisé dans la vente de yearlings, ces jeunes poulains nés pour devenir des champions.
Puis découverte du château privé de la Roque Baignard, où l’illustre écrivain André Gide grandit.
Et enfin, visite de la Cave du Manoir de Grandouet, suivie d'une dégustation.

Départ de l'Office de Tourisme de Cambremer à14h.
Tarif : 7€, gratuit - 12 ans.
Réservation nécessaire.
Plus d'informations sur le site Calvados-Tourisme.