jeudi 26 avril 2012

Appel pour sauver la maison des Amrouche


La statue de Jean El Mouhoub Amrouche à Ighil Ali



Le 16 avril dernier le village d'Ighil Ali en Algérie rendait hommage à l'un de ses plus illustres enfants : Jean El Mouhoub Amrouche. Tout juste 50 ans après sa mort, l'Association Culturelle Taos et Jean El Mouhouv Amrouche d'Ighil Ali organisait une série d'évènements culturels et de rencontres avec l'aide du Café littéraire de Béjaïa et de l'étoile culturelle d'Akbou. Une fête qui culminait dans le dévoilement d'une statue à l'effigie de Jean Amrouche sur la place du village et qui a bien failli ne pas avoir lieu...

« Aussitôt annoncé, le projet [...] n’a pas été du gout de la famille dite « révolutionnaire ». Sous un fallacieux prétexte de l’ambiguïté du combat anticolonialiste de cet écrivain pourtant fortement engagé contre la France coloniale, l'Organisation nationale des moudjahidines (anciens combattants) de Bejaia s'est opposée à l'érection de la stèle à la place centrale du village qui abrite la place des Martyrs. Mieux encore, elle a décidé de déposer plainte contre le président de l'association », apprenait-on quelques jours avant les célébrations sur le site de notre ami Hocine Lamriben, journaliste et fervent défenseur de la famille Amrouche.

Une partie de la presse s'émouvait des pressions et tracasseries administratives faites aux associations qui, courageusement, ont réussi à maintenir le cap et faire en sorte que les célébrations aient lieu. Une victoire de courte durée puisque les ennemis d'une culture ouverte et humaniste veulent désormais s'en prendre à la maison natale des Amrouche. Le site des Dernières Nouvelles d'Algérie relayait hier l'appel au rassemblement le mercredi 2 mai 2012 à 10h devant le siège de wilaya de Bejaïa autour de ces trois mots d'ordre :

"- OUI à la réhabilitation de l’héritage intellectuel et artistique des Amrouche

- NON à la démolition de la maison des Amrouche

- OUI à son classement comme patrimoine culturel national"

Modestement mais fermement, nous ne pouvons que nous joindre à cet appel pour sauvegarder ce lieu qui a vu grandir Jean El Mouhoub, l'ami qui a accueilli Gide en son exil, sa sœur Marie-Louise Taos, écrivain et elle aussi formidable passeur de la culture berbère, mais où a aussi vécu leur mère, Fatma Aït-Mansour, première femme écrivain algérienne. Un lieu emblématique qui doit devenir un musée et demeurer un lieu de culture, de mémoire et de poésie réconciliatrice. 

Pour voir la modeste maison des Amrouche, en apprendre davantage sur eux et soutenir le combat des associations locales : le blog Devoir de mémoire.


 Jean Amrouche eut l'idée de remplacer le jeu d'échec entre lui
et André Gide : ainsi sont nés les entretiens radiophoniques.


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