lundi 27 février 2012

Une thèse retrouvée



Dans le cadre de ses recherches pour son doctorat sur l’intertextualité chez Nathalie Sarraute, où il essaie de démontrer l’influence des Faux Monnayeurs sur Le planétarium, Rainer Rocchi a l'amabilité de nous signaler qu'il a retrouvé un document important :

« Ceci m’a conduit à rechercher activement une thèse de 1969 », explique Rainier Rocchi, « signalée dans de nombreuses anciennes bibliographies, mais qui n’est pas répertoriée dans le Catalogue Sudoc, et était introuvable dans les catalogues des bibliothèques Universitaires de Paris, et était donc devenue inaccessible au Prêt Entre Bibliothèques.
Grâce à la BU de Nice et au service Ruedesfacs cette thèse de 1969 a été retrouvée, répertoriée à nouveau et est donc désormais disponible à la consultation.

Il s’agit de :

BOULLÉ (Margaret Pilcher) : La remise en question du personnage : Les Faux-monnayeurs et le nouveau roman,[suivi d’interviewes inédites d’A.Robbe-Grillet, N.Sarraute et M.Butor].- sous la direction de Robert Ricatte.- Thèse de doctorat de l’Université de Paris (Faculté des Lettres et Sciences Humaines), 1969.-398p.- Cote : WUNIV 4= 1969-77.
- Interview avec Alain Robbe-Grillet réalisée en octobre 1967) : p.334-342.
- Interview avec Nathalie Sarraute (réalisée en novembre 1967) : p.343-354.
- Interview avec Michel Butor (réalisée en mai 1967) : p.355-372.

Il s’agit d’un travail consciencieux tendant à démentir les positions excessivement sévères, les préventions injustifiées des Nouveaux Romanciers contre le Gide des Faux-Monnayeurs (inexplicablement Sarraute est la plus virulente, refusant d’admettre toute convergence, se contentant de répéter la position qu’elle exprimera à nouveau dans La Quinzaine Littéraire en 1969, et Butor (évidemment) le plus « doctoral », soulignant par exemple que, sur l’homosexualité, la sincérité de Gide l’a empêché d’atteindre à la profondeur que Proust a su tirer du travestissement). Mme Boullé, dès 1969, soulignait combien, par le traitement du personnage mais aussi et surtout par le nouveau rapport établi avec son lecteur, ce roman gidien est bien le premier de ces anti-romans que Sartre allait définir dans sa préface de Portrait d’un inconnu de 1947 (« il s’agit de contester le roman par lui-même, de le détruire sous nos yeux dans le temps qu’on semble l’édifier.» (repris dans Sartre, Situations IV, p.9) et qui allait servir de manifeste à la nouvelle école. »

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