vendredi 7 novembre 2008

De Gide à Borges, via Pierre Ménard

Jardin des Plantes, Montpellier. Gide a une vingtaine d'années et son nouvel ami Paul Valery le conduit à travers le Jardin des Plantes jusqu'au "tombeau de Narcissa". Là, les deux jeunes hommes évoquent le mythe de Narcisse et dessinent les plans de ce que sera le Traité du Narcisse chez Gide et Narcisse parle chez Valery. C'est dans ces mêmes allées du jardin botanique qu'ils croisent Paul Ménard, "l'auteur du Quichotte", poète symboliste nîmois, à qui Michel Lafon consacre Une vie de Pierre Ménard...

"À l'aide de documents irréfutables, il dévoile le rôle essentiel de Ménard et démontre que c'est lui et lui seul qui a fait de Borges le grand écrivain qu'il est devenu, en l'aidant et en le conseillant jusqu'à sa disparition en 1937. Il révèle aussi que Ménard a joué le même rôle de conseiller occulte auprès de nombre d'écrivains alors débutants, dont André Gide et Paul Valéry. Ainsi, les premiers vers du Cimetière marin seraient de la plume de Ménard, tandis que Valéry lui rend hommage sous les traits de M. Teste", affirme la quatrième de couverture.

"Le temps est donc venu de rendre hommage à Pierre Ménard et à son abnégation, car cet homme discret et même effacé n'est autre que l'inventeur, par plumes interposées, de la littérature moderne.
Réflexion sur les rapports entre réalité et fiction, ce roman* s'attache également aux relations étranges mais bien réelles entre écrivains vivants et disparus, à ces absents qui accompagnent, et quelquefois guident, le geste d'écrire. Car c'est bien de fantômes qu'il s'agit, que l'auteur convoque au final dans l'un des derniers lieux sauvages de Montpellier, ce Jardin des Plantes que chérissait Ménard
."

Michel Lafon, Une Vie de Pierre Ménard, Gallimard, 2008, 192 pages, 16€

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* Car les lecteurs des Fictions de Borges auront compris qu'il s'agit là non pas d'une biographie, ou pour mieux dire non pas de l'écriture mais de l'invention d'une vie...

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